10 #
Les configurations système élaborées nécessitent de configurer les disques d'une certaine manière. Vous pouvez effectuer toutes les tâches de partitionnement courantes au cours de l'installation.
Pour obtenir une dénomination persistante avec les périphériques de bloc, utilisez les périphériques situés sous/dev/disk/by-id
ou /dev/disk/by-uuid
.
Conçu pour être bien plus flexible que le partitionnement physique utilisé dans les configurations standard, le modèle LVM (Logical Volume Management - Gestion des volumes logiques) est un modèle de partition de disque. La fonction d'instantané permet de sauvegarder les données en toute simplicité. Le réseau RAID (Redundant Array of Independent Disks - Réseau redondant de disques indépendants) offre une intégrité, des performances et une tolérance aux pannes accrues des données. SUSE Linux Enterprise Server (SLES) prend également en charge l'option Multipath I/O (voir le Chapter 18, Managing multipath I/O for devices [Guide d'administration du stockage, Chapitre 17 « Gestion de l'option Multipath I/O pour les périphériques »] pour plus de détails). Il est également possible d'utiliser iSCSI comme disque en réseau (pour plus d'informations sur iSCSI, voir le Chapter 15, Mass storage over IP networks: iSCSI [Guide d'administration du stockage, Chapitre 14 « Stockage de masse sur les réseaux IP : iSCSI »]).
Notez qu'à des fins de partitionnement, l'espace disque est mesuré en unités binaires plutôt qu'en unités décimales. Par exemple, si vous spécifiez la taille de 1 Go
, 1 Gio
ou 1 G
, cela correspond à 1 Gio (gibioctet), et non à 1 Go (gigaoctet).
- Binaire
1 Gio = 1 073 741 824 octets.
- Décimal
1 Go = 1 000 000 000 octets.
- Différence
1 Gio ≈ 1,07 Go.
10.1 Utilisation de l'outil #
L'outil Figure 10.1, « Outil de partitionnement de YaST », permet de modifier manuellement le partitionnement d'un ou de plusieurs disques durs. Vous pouvez ajouter, supprimer, redimensionner et modifier les partitions ou accéder à la configuration logicielle RAID et LVM.
, illustré à laS'il est possible de repartitionner un système en cours d'exécution, le risque de commettre une erreur qui engendrerait une perte de données est très important. Évitez de repartitionner un système installé et si vous devez vraiment le faire, sauvegardez par avance toutes vos données.
IBM Z reconnaît uniquement les disques durs DASD et SCSI. Les disques durs IDE ne sont pas pris en charge. Pour cette raison, ces périphériques apparaissent dans la table de partition au format de fichier dasda
ou sda
pour le premier périphérique reconnu.
Toutes les partitions existantes ou proposées de tous les disques durs connectés sont affichées dans la liste de l'/dev/sda
(ou /dev/dasda
). Les partitions sont répertoriées comme des parties de ces périphériques, par exemple /dev/sda1
(ou /dev/dasda1
, respectivement). La taille, le type, l'état de codage, le système de fichiers et le point de montage des disques durs et de leurs partitions sont également affichés. Le point de montage indique l'emplacement où la partition apparaît dans l'arborescence du système de fichiers Linux.
La RAID
, Gestion des volumes
, Fichiers de codage
) ou pour afficher des systèmes de fichiers avec des fonctionnalités supplémentaires comme BTRFS, NFS ou TMPFS
.
Si vous ouvrez cette boîte de dialogue au cours de l'installation, l'espace disque libre est également répertorié et automatiquement sélectionné. Pour fournir plus d'espace disque à SUSE Linux Enterprise Server, libérez l'espace requis en partant du bas vers le haut dans la liste des partitions.
10.1.1 Tables de partitions #
SUSE Linux Enterprise Server permet d'utiliser et de créer différentes tables de partitions. Dans certains cas, la table de partitions est appelée étiquette de disque. La table de partitions est importante pour le processus de démarrage de votre ordinateur. Pour démarrer votre machine à partir d'une partition dans une table de partitions qui vient d'être créée, assurez-vous que le format de table est pris en charge par le microprogramme.
Pour changer de table de partitions, cliquez sur le nom du disque approprié dans la
, puis sélectionnez › .10.1.1.1 Master boot record (secteur d'amorçage principal). #
Le secteur d'amorçage principal (MBR, Master Boot Record) est la table de partitions héritée utilisée sur des PC IBM. Elle est parfois appelée table de partitions MS-DOS. MBR prend uniquement en charge quatre partitions principales. Si le disque comporte déjà une table MBR, SUSE Linux Enterprise Server permet de créer des partitions supplémentaires qui peuvent être utilisées comme cible d'installation.
La limite de quatre partitions peut être évitée en créant une partition étendue. La partition étendue elle-même est une partition principale et peut contenir plusieurs partitions logiques.
Le microprogramme UEFI prend généralement en charge le démarrage à partir d'une table MBR en mode hérité.
10.1.1.2 Table de partitions GPT #
Les ordinateurs UEFI utilisent une table de partitions de GUID (GPT, GUID Partition Table) par défaut. SUSE Linux Enterprise Server créera une table de partitions GPT sur un disque si aucune autre table de partitions n'existe.
L'ancien microprogramme BIOS ne prend pas en charge le démarrage à partir de partitions GPT.
Vous avez besoin d'une table de partitions GPT pour utiliser l'une des fonctions suivantes :
Plus de quatre partitions principales
Démarrage sécurisé UEFI
Utilisation de disques supérieurs à 2 To
Les partitions GPT créées avec Parted 3.1 ou version antérieure utilisaient le type de partition de données de base de Microsoft plutôt que le GUID GPT propre à Linux plus récent. Les versions plus récentes de Parted définiront l'indicateur erroné msftdata
sur ces partitions. En outre, divers outils de disque étiquetteront la partition en tant que partition de données Windows ou similaire.
Pour supprimer l'indicateur, exécutez :
#
parted DEVICE set PARTITION_NUMBER msftdata off
10.1.1.3 Tables de partitions sur IBM Z #
Sur les plates-formes IBM Z, SUSE Linux Enterprise Server prend en charge tant les disques durs SCSI que les périphériques de stockage à accès direct (DASD). Si les disques SCSI peuvent être partitionnés comme indiqué ci-dessus, les DASD ne peuvent pas avoir plus de trois entrées de partition dans leurs tables de partitions.
10.1.2 Partitions #
L'outil de partitionnement YaST peut créer et formater des partitions avec plusieurs systèmes de fichiers. Le système de fichiers par défaut utilisé par SUSE Linux Enterprise Server est Btrfs
. Pour plus de détails, reportez-vous à la Section 10.1.2.2, « Partitionnement Btrfs ».
D'autres systèmes de fichiers couramment utilisés sont disponibles : Ext2
, Ext3
, Ext4
, FAT
, XFS
, Swap
et UDF
.
10.1.2.1 Création d'une partition #
Pour créer une partition, sélectionnez
, puis un disque dur avec de l'espace disponible. La modification peut être effectuée dans l'onglet :Cliquez sur MBR, spécifiez qu'il est nécessaire de créer une partition principale ou étendue. Au sein de la partition étendue, vous pouvez créer plusieurs partitions logiques. Pour plus de détails, reportez-vous à la Section 10.1.1, « Tables de partitions ».
pour créer une partition. Lorsque vous utilisez une partitionSpécifiez la taille de la nouvelle partition. Vous pouvez choisir d'occuper tout l'espace disque non partitionné ou de spécifier une taille personnalisée.
Sélectionnez le système de fichiers à utiliser et un point de montage. YaST propose un point de montage pour chaque partition créée. Pour utiliser une méthode de montage différente, comme le montage par étiquette, sélectionnez
.Indiquez des options de système de fichiers supplémentaires si votre configuration l'exige. Cette étape est nécessaire si vous avez besoin de noms de périphériques permanents, par exemple. Pour plus de détails sur les options disponibles, reportez-vous à la Section 10.1.3, « Modification d'une partition ».
Cliquez sur
pour appliquer la configuration du partitionnement et quitter le module.Si vous avez créé la partition lors de l'installation, vous revenez à l'écran de présentation de l'installation.
10.1.2.2 Partitionnement Btrfs #
Le système de fichiers par défaut pour la partition racine est Btrfs. Pour plus d'informations, reportez-vous au Chapter 10, System recovery and snapshot management with Snapper et au Chapter 1, Overview of file systems in Linux. Le système de fichiers racine est le sous-volume par défaut et il n'est pas répertorié dans la liste des sous-volumes créés. En tant que sous-volume Btrfs par défaut, il peut être monté comme système de fichiers normal.
La configuration par défaut du partitionnement suggère une partition racine de type Btrfs et /boot
comme répertoire. Pour chiffrer la partition racine, assurez-vous d'utiliser le type de table de partitions GPT au lieu du type MSDOS par défaut. Dans le cas contraire, le chargeur d'amorçage GRUB2 risque de ne pas disposer de suffisamment d'espace pour celui nécessaire à la deuxième étape.
Il est possible de créer des instantanés de sous-volumes Btrfs, manuellement ou automatiquement, selon les événements système. Par exemple, lorsque vous modifiez le système de fichiers, zypper
appelle la commande snapper
afin de créer des instantanés avant et après le changement. Cela se révèle particulièrement utile si la modification effectuée par zypper
ne vous convient pas et si vous souhaitez revenir à l'état précédent. Étant donné que snapper
appelé par zypper
crée des instantanés du système de fichiers racine par défaut, il est judicieux d'exclure des répertoires spécifiques des instantanés. C'est la raison pour laquelle YaST propose de créer les sous-volumes distincts suivants :
/boot/grub2/i386-pc
,/boot/grub2/x86_64-efi
,/boot/grub2/powerpc-ieee1275
,/boot/grub2/s390x-emu
Un retour à l'état initial de la configuration du chargeur de démarrage n'est pas pris en charge. Les répertoires ci-dessus sont spécifiques à l'architecture. Les deux premiers répertoires sont présents sur les machines AMD64/Intel 64, les deux derniers respectivement sur IBM POWER et IBM Z.
/home
Si le répertoire
/home
ne réside pas sur une partition distincte, il est exclu pour éviter les pertes de données lors des retours à l'état initial./opt
Les produits tiers sont généralement installés sous
/opt
. Ce répertoire est exclu pour éviter la désinstallation de ces applications lors des retours à l'état initial./srv
Contient des données pour les serveurs Web et FTP. Il est exclu pour éviter les pertes de données lors des retours à l'état initial.
/tmp
Tous les répertoires contenant des fichiers temporaires et des caches sont exclus des instantanés.
/usr/local
Ce répertoire est utilisé lors de l'installation manuelle de logiciels. Il est exclu pour éviter la désinstallation de ces applications lors des retours à l'état initial.
/var
Ce répertoire contient de nombreux fichiers de variables, tels que des journaux, des caches temporaires, des produits tiers dans
/var/opt
, et est l'emplacement par défaut des images et des bases de données de machines virtuelles. Par conséquent, ce sous-volume est créé pour exclure toutes les données de variables des instantanés et a sa fonction « Copy-On-Write » (Copie sur écriture) désactivée.
Étant donné que les instantanés enregistrés nécessitent davantage d'espace disque, il est recommandé de réserver suffisamment d'espace pour Btrfs. Alors que la taille minimale d'une partition Btrfs racine avec des instantanés et des sous-volumes par défaut est de 16 Go, SUSE recommande au moins 32 Go, voire plus si le répertoire /home
ne réside pas sur une partition distincte.
10.1.2.3 Gestion de sous-volumes Btrfs à l'aide de YaST #
Les sous-volumes d'une partition Btrfs peuvent désormais être gérés avec le module
de YaST. Vous pouvez ajouter de nouveaux sous-volumes ou des sous-volumes existants.Choisissez
dans le volet gauche.Sélectionnez la partition Btrfs dont vous souhaitez gérer les sous-volumes.
Procédez comme suit selon que vous souhaitez modifier, ajouter ou supprimer des sous-volumes :
Pour modifier un sous-volume, sélectionnez-le dans la liste, puis cliquez sur
. Vous pouvez alors désactiver l'optioncopy-on-write
(copie sur écriture - cochez ) pour le volume ou limiter sa taille. Cliquez sur pour terminer.Pour ajouter un nouveau sous-volume, cliquez sur
et entrez son chemin. Éventuellement, vous pouvez désactiver l'optioncopy-on-write
(copie sur écriture - cochez ) pour le volume ou limiter sa taille. Cliquez sur pour terminer.Pour supprimer un sous-volume, sélectionnez-le dans la liste, puis cliquez sur
. Confirmez la suppression en cliquant sur .- Figure 10.2 : Sous-volumes Btrfs dans le partitionneur YaST #
Pour quitter le partitionneur, cliquez sur
.
10.1.3 Modification d'une partition #
Lorsque vous créez une nouvelle partition ou que vous modifiez une partition existante, vous pouvez définir différents paramètres. Pour les nouvelles partitions, les paramètres par défaut définis par YaST sont généralement suffisants et ne nécessitent aucune modification. Pour modifier manuellement la configuration de votre partition, procédez de la façon suivante :
Sélectionnez la partition.
Cliquez sur
pour modifier la partition et fixer les paramètres :- ID du système de fichiers
Même si vous ne souhaitez pas formater la partition à ce stade, affectez-lui un ID de système de fichiers pour vous assurer que la partition est convenablement mémorisée. Les valeurs types sont
, , et .- Système de fichiers
Pour modifier le système de fichiers de la partition, cliquez sur
et sélectionnez le type de système de fichiers dans la liste .SUSE Linux Enterprise Server prend en charge plusieurs types de systèmes de fichiers. Btrfs est le système de fichiers Linux privilégié pour la partition racine en raison de ses fonctionnalités avancées. Il prend en charge la fonctionnalité de copie sur écriture, la création d'instantanés, la distribution multi-périphérique, les sous-volumes et autres techniques utiles. XFS, Ext3 et Ext4 sont des systèmes de fichiers de journalisation. Ces systèmes de fichiers peuvent restaurer le système très rapidement après un crash système en utilisant les processus d'écriture consignés en cours de fonctionnement. Ext2 n'est pas un système de fichiers de journalisation, mais convient pour les partitions plus petites car il requiert peu d'espace disque pour la gestion.
Le système de fichiers par défaut pour la partition racine est Btrfs. Ce système est XFS pour les partitions supplémentaires.
Le système de fichiers UDF peut être utilisé sur des supports optiques réinscriptibles et non réinscriptibles, des clés USB à mémoire flash et des disques durs. Il est pris en charge par de nombreux systèmes d'exploitation.
Swap est un format spécial permettant d'utiliser la partition comme mémoire virtuelle. Créez une partition Swap d'au moins 256 Mo. Toutefois, si vous utilisez tout votre espace d'échange, pensez à ajouter de la mémoire à votre système plutôt que davantage d'espace d'échange.
Avertissement : changement de système de fichiersLe changement de système de fichiers et le reformatage de partitions effacent irrémédiablement toutes les données de la partition.
Pour plus de détails sur les différents systèmes de fichiers, reportez-vous au Storage Administration Guide (Guide d'administration du stockage).
- Codage du périphérique
Si vous activez le codage, toutes les données seront écrites sur le disque dur sous forme codée. Cela accroît la sécurité des données sensibles, mais ralentit le système en raison du temps requis par le codage. Pour plus d'informations sur le codage des systèmes de fichiers, reportez-vous au Chapter 12, Encrypting partitions and files.
- Point de montage
Définissez le répertoire au niveau duquel la partition doit être montée dans l'arborescence du système de fichiers. Sélectionnez l'une des propositions de YaST ou entrez un autre nom.
- Options Fstab
Définissez les divers paramètres compris dans le fichier d'administration du système de fichiers global (
/etc/fstab
). Les paramètres par défaut doivent convenir à la plupart des configurations. Vous pouvez, par exemple, modifier l'identification du système de fichiers et passer d'un nom de périphérique à une étiquette de volume. Pour l'étiquette de volume, vous pouvez utiliser tous les caractères à l'exception de la barre oblique (/
) et de l'espace.Pour obtenir des noms de périphériques permanents, utilisez l'option de montage SUSE Linux Enterprise Server, les noms de périphérique permanents sont activés par défaut.
, (Identifiant unique universel) ou . DansNote : IBM Z : montage par cheminSur les plates-formes IBM Z, le montage par ID est problématique en cas de copie disque à disque à des fins de clonage. Pour ces plates-formes, les périphériques sont donc, par défaut, montés par chemin à l'emplacement
/etc/fstab
.Si vous préférez monter la partition par son étiquette, vous devez en définir une dans l'entrée de texte
. Vous pouvez, par exemple, utiliser l'étiquette de partitionHOME
pour une partition à monter sur/home
.Si vous prévoyez d'utiliser des quotas sur le système de fichiers, utilisez l'option de montage Pour plus d'informations sur la configuration des quotas utilisateurs, reportez-vous au Section 6.3.3, “Managing quotas”.
. Vous devez activer cette option pour pouvoir définir des quotas utilisateur dans le module YaSTSi vous avez l'intention de spécifier des quotas pour les sous-volumes Btrfs, reportez-vous au manuel Section 1.2.5, “Btrfs quota support for subvolumes”.
Sélectionnez
pour enregistrer les modifications.
Pour redimensionner un système de fichiers existant, sélectionnez la partition et cliquez sur
. Souvenez-vous qu'il est impossible de redimensionner une partition déjà montée. Pour redimensionner une partition, vous devez la démonter avant d'exécuter l'outil de partitionnement.10.1.4 Options du menu Expert #
Après avoir sélectionné un disque dur (comme
) dans le volet , vous pouvez accéder au menu en bas à droite de la fenêtre Le menu contient les options suivantes :- Créer une nouvelle table de partition
Cette option permet de créer une nouvelle table de partition sur le périphérique sélectionné.
Avertissement : création d'une nouvelle table de partitionLa création d'une nouvelle table de partition sur un périphérique supprime définitivement toutes les partitions et leurs données du périphérique.
- Cloner ce disque
Cette option vous permet de cloner la disposition de la partition du périphérique (et non les données) sur d'autres disques disponibles.
10.1.5 Options avancées #
Après avoir sélectionné le nom d'hôte de l'ordinateur (niveau supérieur de l'arborescence dans le volet
), vous pouvez accéder au menu situé dans la partie inférieure droite de la fenêtre Le menu contient les options suivantes :- Configurer iSCSI
Pour accéder à SCSI sur les périphériques de bloc IP, vous devez d'abord configurer iSCSI. Cela entraîne l'affichage de périphériques disponibles supplémentaires dans la liste de la partition principale.
- Configurer multipath
Cette option permet de configurer l'amélioration multipath vers les périphériques de stockage de masse pris en charge.
10.1.6 Autres astuces relatives au partitionnement #
Cette section présente quelques conseils et astuces sur le partitionnement qui vous aideront à prendre les bonnes décisions lors de la configuration de votre système.
10.1.6.1 Nombre de cylindres #
Des outils de partition différents peuvent compter les cylindres d'une partition en commençant par 0
ou par 1
. Pour calculer le nombre de cylindres, calculez la différence entre le dernier et le premier numéros de cylindre, puis ajoutez 1.
10.1.6.2 Utilisation d'espace d'échange (swap
) #
L'espace d'échange (swap) est utilisé pour augmenter la mémoire physique disponible. Ainsi, il est possible d'utiliser davantage de mémoire que la mémoire physique RAM disponible. Jusqu'à la version 2.4.10, le système de gestion de la mémoire des kernels exigeait de l'espace d'échange pour des raisons de sécurité. Si vous n'aviez pas deux fois plus d'espace d'échange que de RAM, les performances du système en pâtissaient. Ces limitations ne sont plus d'actualité.
Linux utilise une page appelée « La moins récemment utilisée » (LRU) pour sélectionner les pages à déplacer de la mémoire vers le disque. Par conséquent, les applications en cours d'exécution disposent de plus de mémoire disponible et la mise en cache fonctionne mieux.
Si une application tente d'allouer autant de mémoire qu'elle peut en obtenir, des problèmes d'espace d'échange surviendront. Il existe trois cas principaux :
- Système sans espace d'échange
L'application se dote de toute la mémoire qui peut être libérée. Tous les caches sont libérés, donc toutes les autres applications en cours d'exécution sont ralenties. Après quelques minutes, le mécanisme OOM Killer (qui supprime les processus utilisant trop de mémoire) du kernel s'active et supprime le processus.
- Système avec espace d'échange moyen (128 à 512 Mo)
Le système est d'abord ralenti, comme un système sans espace d'échange. Une fois que toute la RAM physique a été utilisée, il passe sur l'espace d'échange. À ce moment, le système est très lent et il est impossible d'exécuter des commandes à distance. Il reste dans cet état pendant 10 à 15 minutes (selon la vitesse des disques durs qui exécutent l'espace mémoire d'échange) jusqu'à ce que l'outil OOM Killer du kernel résolve le problème. Vous aurez besoin d'une quantité relativement importante d'espace d'échange si l'ordinateur doit effectuer une « Hibernation » (sauvegarde du contenu de la mémoire vive sur le disque dur). Dans ce cas, l'espace d'échange doit être assez important pour contenir les données de la mémoire (512 Mo à 1 Go).
- Système avec grand espace de swap (plusieurs gigaoctets)
Dans ce cas, il est préférable de ne pas avoir d'application non contrôlée qui effectue frénétiquement des échanges. Si ce problème survient, le système mettra plusieurs heures à retrouver son état normal. D'autres processus risquent de subir des défaillances et délais d'attente importants, donc de quitter le système dans un état non défini, même si le processus défectueux est arrêté. Dans ce cas, éteignez, puis rallumez la machine et essayez de la faire fonctionner à nouveau. Un grand volume d'espace d'échange est inutile, sauf si une application nécessite cette configuration. Les applications concernées (notamment les bases de données ou les programmes de manipulation d'images) bénéficient souvent d'une option qui permet d'utiliser directement l'espace de disque dur dont elles ont besoin. Il est recommandé de tirer parti de cette option plutôt que d'utiliser beaucoup d'espace d'échange.
Si votre système est sous contrôle mais s'il a besoin de plus d'espace d'échange après quelque temps, vous pouvez augmenter l'espace d'échange en ligne. Si vous avez préparé une partition pour l'espace d'échange, ajoutez-la à l'aide de YaST. Si vous ne disposez d'aucune partition disponible, vous pouvez également utiliser un fichier d'échange pour augmenter l'espace d'échange. Ces fichiers sont généralement plus lents que les partitions, mais par rapport à la mémoire RAM physique, ces deux types d'éléments sont lents et la différence est négligeable.
Pour ajouter un fichier d'échange sur un système en cours d'exécution, procédez de la façon suivante :
Créez un fichier vide sur votre système. Par exemple, pour ajouter à
/var/lib/swap/swapfile
un fichier d'échange de 128 Mo, utilisez les commandes suivantes :>
sudo
mkdir -p /var/lib/swap>
sudo
dd if=/dev/zero of=/var/lib/swap/swapfile bs=1M count=128Initialisez ce fichier d'échange grâce à la commande suivante :
>
sudo
mkswap /var/lib/swap/swapfileNote : UUID modifié pour les partitions d'échange lors de leur mise en forme à l'aide demkswap
Si possible, évitez de reformater les partitions d'échange existantes avec
mkswap
. Le reformatage avecmkswap
modifie la valeur UUID de la partition d'échange. Vous pouvez reformater via YaST (ce qui mettra à jour/etc/fstab
) ou ajuster l'emplacement/etc/fstab
manuellement.Activez le fichier d'échange grâce à la commande :
>
sudo
swapon /var/lib/swap/swapfilePour désactiver ce fichier d'échange, utilisez la commande suivante :
>
sudo
swapoff /var/lib/swap/swapfileVérifiez les espaces d'échange disponibles actuellement grâce à la commande :
>
cat /proc/swapsÀ ce stade, il ne s'agit que d'espace d'échange temporaire. Après le prochain redémarrage, il ne sera plus utilisé.
Pour activer ce fichier d'échange de façon permanente, ajoutez à
/etc/fstab
la ligne suivante :/var/lib/swap/swapfile swap swap defaults 0 0
10.1.7 Partitionnement et LVM #
Depuis l'outil
, accédez à la configuration LVM en cliquant sur l'option dans le volet . Cependant, si une configuration LVM fonctionnelle existe déjà sur votre système, celle-ci s'active automatiquement dès que vous entrez pour la première fois en mode de configuration LVM au cours d'une session. Dans ce cas, aucun disque contenant une partition (appartenant à un groupe de volumes activé) ne peut être repartitionné. En effet, le kernel Linux ne peut pas lire la table de partition modifiée d'un disque dur si une partition du disque est en cours d'utilisation. Si vous disposez déjà d'une configuration LVM fonctionnelle sur votre système, aucun repartitionnement physique ne devrait être nécessaire. Modifiez plutôt la configuration des volumes logiques.
Au début de chaque volume physique, des informations sur le volume sont écrites dans la partition. Pour réutiliser une partition de ce type avec un gestionnaire différent de LVM, il est conseillé de supprimer le début de ce volume. Par exemple, avec le groupe de volumes system
et le volume physique /dev/sda
, utilisez la commande 2 :
dd
if=/dev/zero of=/dev/sda2 bs=512 count=1
Le système de fichiers utilisé pour le démarrage (système de fichiers root ou /boot
) ne doit pas être stocké sur un volume logique LVM. Stockez-le plutôt sur une partition physique normale.
Pour plus de détails sur LVM, reportez-vous au Storage Administration Guide (Guide d'administration du stockage).
10.2 Configuration de LVM #
Cette section explique les étapes spécifiques à effectuer lors de la configuration de LVM. Si vous avez besoin d'informations sur le Gestionnaire de volumes logiques en général, reportez-vous au Section 5.1, “Understanding the logical volume manager”.
L'utilisation de LVM peut induire une augmentation des risques, notamment en ce qui concerne la perte de données. Mais les risques comprennent également le crash des applications, les pannes de courant ou les commandes défectueuses. Aussi, avant d'implémenter LVM ou de reconfigurer des volumes, enregistrez vos données. Ne travaillez jamais sans avoir au préalable fait une sauvegarde.
Pour configurer LVM avec YaST, utilisez le partitionnement en mode expert de YaST (voir Section 10.1, « Utilisation de l'outil ) dans » du volet . L'outil permet de gérer les disques durs et les partitions, ainsi que de définir des configurations RAID et LVM.
10.2.1 Création d'un volume physique #
La première tâche à accomplir consiste à créer des volumes physiques qui fournissent de l'espace à un groupe de volumes :
Sélectionnez un disque dur dans
.Placez-vous sur l'onglet
.Cliquez sur
et indiquez la taille du PV souhaitée sur le disque.Cliquez sur
et remplacez l' par . Ne montez pas cette partition.Répétez cette procédure jusqu'à ce que vous ayez défini tous les volumes physiques souhaités sur les disques disponibles.
10.2.2 Création de groupes de volumes #
Si votre système ne comprend aucun groupe de volumes, vous devrez en ajouter un (reportez-vous à la Figure 10.3, « Création d'un groupe de volumes »). Il est possible de créer des groupes supplémentaires en cliquant sur l'option du volet , puis sur . En règle générale, un seul groupe de volumes suffit.
Entrez un nom pour le VG, par exemple
système
.Sélectionnez la
souhaitée. Cette valeur définit la taille d'un bloc physique dans un groupe de volumes. Tout l'espace disque d'un groupe de volumes est géré par l'intermédiaire de blocs de cette taille.Ajoutez les PV préparés au VG en sélectionnant le périphérique, puis en cliquant sur Ctrl tout en sélectionnant les périphériques.
. Vous pouvez sélectionner plusieurs périphériques à la fois. Pour ce faire, appuyez surSélectionnez
pour que le groupe de volumes soit disponible lors des prochaines étapes de la configuration.
Si plusieurs groupes de volumes sont définis et si vous souhaitez ajouter ou supprimer des PV, sélectionnez le groupe de volumes dans la liste
, puis cliquez sur . Le fenêtre suivante permet d'ajouter ou de supprimer des PV dans le groupe de volumes sélectionné.10.2.3 Configuration des volumes logiques #
Une fois le groupe de volumes peuplé de volumes physiques, définissez les volumes logiques que le système d'exploitation doit utiliser dans la boîte de dialogue suivante. Choisissez le groupe de volumes actuel et accédez à l'onglet
. Utilisez les options , , et des volumes logiques si nécessaire, jusqu'à épuisement de l'espace du groupe de volumes. Assignez au moins un LV à chaque groupe de volumes.Cliquez sur
et placez-vous sur la fenêtre contextuelle qui s'ouvre (elle ressemble à un assistant) :Entrez le nom du LV. Pour une partition à monter dans
/home
, vous pouvez utiliser un nom tel queHOME
.Sélectionnez le type du volume logique. Il peut s'agir de
, ou . Notez que vous devez d'abord créer un pool à allocation dynamique, lequel peut stocker des volumes à allocation dynamique. L'allocation fine et dynamique présente un avantage de taille : la somme totale de tous les volumes à allocation dynamique stockés dans un pool de ce type peut, en effet, dépasser la taille du pool proprement dit.Sélectionnez la taille et le nombre de segments du LV. Si vous n'avez qu'un seul PV, il est inutile de sélectionner plusieurs segments.
Choisissez le système de fichiers à utiliser sur le volume logique, ainsi que le point de montage.
L'utilisation de segments permet de distribuer le flux de données du LV parmi plusieurs PV (segmentation). Toutefois, la segmentation d'un volume ne peut être exécutée que sur des PV différents, chacun d'entre eux disposant au moins de l'espace du volume. Le nombre maximum de blocs est égal au nombre de PV, avec le bloc 1 signifiant « pas de segmentation ». La segmentation n'est utile que si les PV se trouvent sur différents disques durs, faute de quoi les performances risquent de s'affaiblir.
À ce stade, YaST ne peut pas vérifier l'exactitude de vos entrées relatives à la segmentation. Toute erreur à ce stade ne sera visible qu'au moment de l'implémentation de LVM sur le disque.
Si vous avez déjà configuré LVM sur votre système, vous pouvez également utiliser les volumes logiques existants. Avant de poursuivre, assignez à ces volumes logiques les points de montage appropriés. Cliquez sur
pour revenir au partitionnement en mode expert de YaST et terminer vos opérations grâce à cet outil.10.3 Soft RAID #
Cette section décrit les opérations requises pour créer et configurer les différents types de RAID. Si vous avez besoin d'informations de base sur RAID, reportez-vous au Section 7.1, “Understanding RAID levels” (Guide d'administration du stockage, Chapitre 7 « Configuration du RAID logiciel », Section 7.1 « Explication des niveaux RAID »).
10.3.1 Configuration de Soft RAID #
Pour configurer Section 10.1, « Utilisation de l'outil . Cet outil de partitionnement permet de modifier et de supprimer des partitions existantes, et d'en créer de nouvelles pour les utiliser avec Soft RAID : »
avec YaST, utilisez l'outil de partitionnement en mode expert de YaST, décrit à laSélectionnez un disque dur dans
.Placez-vous sur l'onglet
.Cliquez sur
et indiquez la taille de la partition RAID souhaitée sur ce disque.Cliquez sur
et remplacez l' par . Ne montez pas cette partition.Répétez cette procédure jusqu'à ce que vous ayez défini tous les volumes physiques souhaités sur les disques disponibles.
Pour RAID 0 et RAID 1, au moins deux partitions sont nécessaires ; pour RAID 1, vous devez même en avoir exactement deux, pas plus. Si vous utilisez RAID 5, vous devez disposez d'au moins trois partitions, et pour RAID 6 et RAID 10, il vous en faut au minimum quatre. Il est recommandé d'utiliser des partitions de même taille. Les partitions RAID doivent être situées sur des disques durs différents afin de diminuer le risque de perte de données au cas où l'une des partitions serait défectueuse (RAID 1 et 5) et afin d'optimiser les performances de RAID 0. Après avoir créé toutes les partitions à utiliser avec RAID, cliquez sur
› pour démarrer la configuration de RAID.Dans la boîte de dialogue suivante, choisissez entre les niveaux RAID 0, 1, 5, 6 ou 10. Sélectionnez ensuite toutes les partitions de type « Linux RAID » ou « Linux native » que doit utiliser le système RAID. Aucune partition d'échange ou DOS n'est affichée.
Pour ajouter une partition non assignée au volume RAID sélectionné, cliquez d'abord sur la partition, puis sur
. Assignez toutes les partitions réservées pour RAID. Sinon, l'espace de ces partitions reste inutilisé. Après avoir assigné toutes les partitions, cliquez sur pour sélectionner les disponibles.
Au cours de dernière étape, définissez le système de fichiers à utiliser, le chiffrement et le point de montage du volume RAID. Une fois la configuration terminée (cliquez sur /dev/md0
, ainsi que les autres, signalés par RAID .
10.3.2 Dépannage #
Reportez-vous au fichier /proc/mdstat
pour savoir si une partition RAID a été endommagée. En cas de défaillance système, arrêtez votre système Linux et remplacez le disque dur défectueux par un nouveau disque partitionné de la même manière. Redémarrez ensuite votre système et entrez la commande mdadm /dev/mdX --add /dev/sdX
. Remplacez « X » par vos identificateurs de périphérique. Cette commande intègre automatiquement le nouveau disque dur sur le système RAID et le reconstruit complètement.
Bien que vous puissiez accéder à toutes les données lors de la reconstruction, vous rencontrerez peut-être des problèmes de performances jusqu'à ce que le RAID soit complètement reconstruit.
10.3.3 Pour en savoir plus #
Pour des instructions de configuration, ainsi que d'autres détails sur Soft RAID, consultez les ressources suivantes :
Des listes de diffusion concernant Linux RAID sont disponibles, notamment à l'adresse http://marc.info/?l=linux-raid.