3 Installation sur Arm AArch64 #
Ce chapitre décrit les étapes nécessaires pour préparer l'installation de SUSE Linux Enterprise Server sur des ordinateurs Arm Aarch64. Cette section présente les étapes nécessaires pour préparer les différentes méthodes d'installation. La liste des configurations matérielles requises donne un aperçu des systèmes pris en charge par SUSE Linux Enterprise Server. Vous trouverez ici des informations sur les méthodes d'installation possibles et sur plusieurs problèmes connus fréquents. Vous apprendrez également comment contrôler l'installation, fournir des supports d'installation et démarrer par les méthodes habituelles.
3.1 Configuration matérielle requise #
Le système d'exploitation SUSE® Linux Enterprise Server peut être déployé sur une vaste gamme d'équipements matériels. Il est impossible de répertorier toutes les combinaisons de supports SUSE Linux Enterprise Server matériels. Cependant, vous trouverez ci-dessous des informations sur la configuration minimale requise pour vous aider lors de la phase de planification.
Pour garantir le bon fonctionnement d'une configuration d'ordinateur donnée, recherchez les plates-formes certifiées par SUSE. Pour consulter la liste, consultez le site https://www.suse.com/yessearch/.
- UC
La configuration minimale requise est une unité centrale qui prend en charge l'architecture de jeu d'instructions (Instruction Set Architecture, ISA) Armv8-A, par exemple Arm Cortex-A53 ou Cortex-A57. Consultez la page https://www.arm.com/products/processors/cortex-a/ pour obtenir la liste des processeurs Armv8-A disponibles.
Les UC ayant une architecture de jeu d'instructions Armv8-R (en temps réel) et Armv8-M (microcontrôleur) ne sont actuellement pas prises en charge.
- Nombre maximum d'unités centrales
Le nombre maximum d'unités centrales prises en charge est de 256. Si vous avez l'intention d'utiliser un système de cette capacité, vérifiez sur notre page Web (https://www.suse.com/yessearch/) que les périphériques sont conformes à la certification système du matériel.
- Configuration requise pour la mémoire
Un minimum de 1 024 Mo de mémoire est requis pour une installation minimale. Sur les machines dotées de plus de deux processeurs, ajoutez 512 Mo par UC. Pour les installations à distance via HTTP ou FTP, ajoutez 150 Mo de plus. Notez que ces valeurs ne sont valables que pour l'installation du système d'exploitation. La quantité de mémoire réelle en production dépend de la charge de travail système. Pour les systèmes exécutant l'environnement de bureau GNOME, un minimum de 2 048 Mo de mémoire est requis et 4 096 Mo sont recommandés.
- Configuration requise pour le disque dur
La configuration requise pour le disque dépend en grande partie de l'installation sélectionnée et de votre utilisation de la machine. En règle générale, pour que le système fonctionne correctement, vous devez avoir plus d'espace disque que n'en nécessite le logiciel d'installation. La configuration minimale des différents éléments est la suivante :
Étendue de l'installation
Configuration minimale requise pour le disque dur
Mode texte
1,5 Go
Minimum
2,5 Go
Bureau GNOME
3 Go
Tous les modèles
4 Go
Minimum recommandé (aucun instantané Btrfs) : 10 Go
Minimum requis (avec des instantanés Btrfs) : 16 Go
Minimum recommandé (avec des instantanés Btrfs) : 32 Go
Si votre partition racine est inférieure à 10 Go, le programme d'installation ne fera pas de proposition de partitionnement automatisé et vous devrez créer manuellement des partitions. Par conséquent, la taille minimale recommandée pour la partition racine est de 10 Go. Si vous souhaitez activer les instantanés Btrfs sur le volume racine pour activer les restaurations système à l'état initial (voir Chapter 10, System recovery and snapshot management with Snapper), la taille minimale de la partition racine est de 16 Go.
- Méthodes de démarrage
L'ordinateur peut être démarré à partir d'une clé USB ou d'un réseau. Un serveur de démarrage spécifique est requis pour un démarrage sur le réseau. Il peut également être configuré avec SUSE Linux Enterprise Server.
3.2 Considérations relatives à l'installation #
Cette section aborde plusieurs facteurs à prendre en compte avant d'installer SUSE Linux Enterprise Server sur du matériel Arm AArch64.
3.2.1 Installation sur du matériel ou une machine virtuelle #
SUSE Linux Enterprise Server est normalement installé en tant que système d'exploitation indépendant. Grâce à la virtualisation, il est également possible d'exécuter plusieurs instances de SUSE Linux Enterprise Server sur le même matériel. L'installation du serveur hôte de machine virtuelle s'effectue comme une installation classique en y ajoutant des paquetages supplémentaires. L'installation des invités virtuels est décrite dans le Chapter 10, Guest installation.
3.2.2 Cible d'installation #
La plupart des installations sont effectuées sur un disque dur local. Par conséquent, il est nécessaire que les contrôleurs du disque dur soient accessibles au système d'installation. Si un contrôleur spécifique (comme un contrôleur RAID) requiert un module de kernel supplémentaire, fournissez un disque de mise à jour du module de kernel au système d'installation.
Tous les types de périphériques de bloc peuvent servir de cibles d'installation, à condition qu'ils offrent un espace disque et une vitesse suffisants pour exécuter un système d'exploitation. Il peut s'agir de périphériques de bloc réseau comme iSCSI
ou SAN
. Il est également possible d'effectuer des installations sur des systèmes de fichiers réseau offrant des autorisations Unix standard. Cependant, il peut être difficile de démarrer ces systèmes de fichiers, qui doivent être pris en charge par initramfs
avant que le système ne démarre. Ce type d'installation peut être utile lorsque vous devez démarrer le même système à des endroits différents ou que vous prévoyez d'utiliser des fonctionnalités de virtualisation telles que la migration de domaine.
3.3 Contrôle du processus d'installation #
Vous pouvez choisir la méthode d'installation souhaitée en lançant l'opération avec l'une des options répertoriées dans la Section 2.4, « Démarrage du système ». Pour activer les méthodes d'installation supplémentaires, reportez-vous à la Section 7.3.4, « Spécification de l'accès à distance ». Pour plus d'informations sur l'utilisation des méthodes d'installation à distance, reportez-vous au Chapitre 11, Installation à distance.
Vue d'ensemble des différentes méthodes :
- Locale avec moniteur et clavier
Cette méthode est la plus fréquemment utilisée pour installer SUSE Linux Enterprise Server. Elle nécessite également peu de préparation, mais implique beaucoup d'interactions directes.
- À distance via SSH
Vous pouvez effectuer l'installation via SSH en mode texte ou utiliser la fonction X-Forwarding pour une installation en mode graphique. Pour plus d'informations, reportez-vous à la Section 11.4, « Contrôle de l'installation via SSH ».
- À distance par console série
Pour cette méthode d'installation, vous avez besoin d'un deuxième ordinateur connecté via un câble null modem à l'ordinateur cible. L'installation se fait en mode texte. Pour plus d'informations, reportez-vous à la Section 11.5, « Installation avec une console série ».
- À distance via VNC
Utilisez cette méthode pour effectuer l'installation à l'aide d'une interface graphique sans accès direct à la machine cible. Pour plus d'informations, reportez-vous à la Section 11.3, « Contrôle de l'installation via VNC ».
- Automatique via AutoYaST
Pour installer SUSE Linux Enterprise Server sur plusieurs ordinateurs présentant une configuration matérielle similaire, il est recommandé d'effectuer l'installation avec AutoYaST. Dans ce cas, commencez par installer une instance de SUSE Linux Enterprise Server, puis utilisez-la pour créer les fichiers de configuration AutoYaST nécessaires. Pour plus d'informations, reportez-vous au AutoYaST Guide.
3.4 Démarrage du système #
Cette section fournit un aperçu des étapes requises pour effectuer une installation complète de SUSE® Linux Enterprise Server.
À la différence des précédents produits SLE, vous pouvez installer toute la gamme de produits SLE 15 SP5 à l'aide du programme d'installation unifié. Pour plus de détails sur les modifications apportées depuis SUSE Linux Enterprise 15 et sur les supports à télécharger pour l'installation, reportez-vous à la Section 1.5, « Modifications apportées à l'installation à partir de la version 15 de SUSE Linux Enterprise Server ».
Pour une description complète de la procédure d'installation et de configuration du système avec YaST, reportez-vous à la Partie II, « Procédure d'installation ».
Si vous utilisez du matériel récent, il peut s'avérer nécessaire de démarrer le système avec un kernel plus récent à partir d'une image Kernel Update ISO
. Pour plus de détails, reportez-vous au Chapitre 6, Installation sur du matériel non pris en charge au moment de la publication.
Préparez le support d'installation.
- Clé USB à mémoire flash
Il s'agit de la méthode la plus simple pour lancer l'installation. Pour créer un disque flash de démarrage, vous devez copier une image DVD sur le périphérique à l'aide de la commande
dd
. Le disque flash ne doit pas être monté, car toutes les données du périphérique seront effacées.#
dd
if=PATH_TO_ISO_IMAGE of=USB_STORAGE_DEVICE bs=4M- Démarrage réseau
Si le microprogramme de l'ordinateur cible le permet, vous pouvez démarrer l'ordinateur à partir du réseau et procéder à l'installation à partir d'un serveur. Cette méthode de démarrage nécessite qu'un serveur de démarrage fournisse les images de démarrage requises sur le réseau. Le protocole exact dépend de votre matériel. Plusieurs services, tels que TFTP et DHCP ou le démarrage PXE, sont généralement nécessaires. Pour plus de détails, lisez le Chapitre 17, Préparation de l'environnement de démarrage réseau.
Il est possible d'effectuer l'installation via plusieurs protocoles réseau courants, comme NFS, HTTP, FTP ou SMB. Pour plus d'informations sur l'exécution d'une telle installation, reportez-vous au Chapitre 11, Installation à distance.
Configurez le microprogramme du système cible pour démarrer le support que vous avez choisi. Reportez-vous à la documentation de votre fournisseur de matériel sur la manière de configurer l'ordre de démarrage approprié.
Définissez les paramètres de démarrage requis pour votre méthode de contrôle de l'installation. Une vue d'ensemble des différentes méthodes est disponible à la Section 3.3, « Contrôle du processus d'installation ». La liste des paramètres de démarrage est disponible au Chapitre 7, Paramètres de démarrage.
Effectuez l'installation en suivant la procédure décrite au Chapitre 8, Procédure d'installation. Le système doit redémarrer à l'issue de l'installation.
(Facultatif) Modifiez l'ordre de démarrage du système afin de démarrer directement à partir du support sur lequel SUSE Linux Enterprise Server (SLES) a été installé. Si le système démarre à partir du support d'installation, le premier paramètre de démarrage aura pour rôle de démarrer le système installé.
3.5 Gestion des problèmes de démarrage et d'installation #
Bien que SUSE® Linux Enterprise Server soit soumis à un programme de tests complet, des problèmes peuvent parfois se produire lors du démarrage ou de l'installation.
3.5.1 Problèmes de démarrage #
Des problèmes de démarrage peuvent empêcher le lancement du programme d'installation de YaST sur votre système. Un autre symptôme est l'échec du démarrage une fois l'installation terminée.
- La machine démarre le système installé au lieu du support d'installation
Modifiez la séquence de démarrage dans le BIOS de votre machine. Reportez-vous à la documentation fournie avec votre matériel pour plus d'informations.
- Le système se bloque
Modifiez la console sur votre système pour rendre les sorties du kernel visibles. Assurez-vous de vérifier les dernières lignes de sortie. Pour ce faire, appuyez sur la touche Ctrl–Alt–F10. Si vous ne parvenez pas à résoudre le problème, consultez le service de support de SUSE Linux Enterprise Server. Pour consigner tous les messages système au démarrage, utilisez une connexion série, comme décrit dans la Section 2.3, « Méthodes d'installation ».
- Disquette d'amorçage
La disquette de démarrage est une solution intermédiaire utile pour les problèmes de démarrage. Si vous rencontrez des difficultés lors de la configuration d'autres options ou si vous souhaitez reporter la décision concernant le mécanisme d'amorçage final, utilisez la disquette de démarrage. Pour plus d'informations sur la création des disquettes de démarrage, reportez-vous au
grub2-mkrescue
.
3.5.2 Problèmes liés à l'installation #
Si un problème inattendu survient pendant l'installation, des informations sont nécessaires pour en déterminer la cause. Suivez les instructions ci-après pour résoudre le problème :
Vérifiez les sorties sur les différentes consoles. Vous pouvez passer d'une console à l'autre en employant la combinaison de touches Ctrl–Alt–Fn . Par exemple, pour obtenir un shell dans lequel éxécuter différentes commandes, appuyez sur Ctrl–Alt–F2.
Essayez de lancer l'installation avec les « Paramètres sécurisés » (appuyez sur la touche F5 dans l'écran d'installation et sélectionnez ). Si l'installation fonctionne normalement, il existe une incompatibilité qui entraîne l'échec d'
ACPI
ou d'APIC
. Dans certains cas, une mise à jour du microprogramme résout ce problème.Saisissez la commande
dmesg -T
pour vérifier les messages système sur une console sur le système d'installation.
3.5.3 Lancement de l'installation au lieu du démarrage #
L'option par défaut du menu de démarrage du support d'installation de SUSE Linux Enterprise Server démarre la machine sur le système déjà installé. Pour lancer le processus d'installation, choisissez l'une des options d'installation disponibles dans le menu de démarrage.
3.6 Raspberry Pi #
SUSE® Linux Enterprise Server est la première distribution Linux d'entreprise à prendre en charge l'ordinateur monocarte Raspberry Pi* bon marché. SUSE Linux Enterprise Server 15 SP5 prend en charge les modèles suivants :
Raspberry Pi 3 Model A+
Raspberry Pi 3 Model B
Raspberry Pi 3 Model B+
Raspberry Pi 4 Model B
Raspberry Pi Compute Module 3
Raspberry Pi Compute Module 3+
L'ordinateur Raspberry Pi se distingue des serveurs plus conventionnels de plusieurs manières. Tout d'abord, il n'est pas fourni avec un chargeur de démarrage capable de charger des systèmes d'exploitation. SUSE Linux Enterprise Server fournit donc un logiciel de chargeur de démarrage supplémentaire pour combler cette lacune.
3.6.1 Processus de démarrage #
Le processeur principal du SoC (System-on-Chip) du Raspberry Pi est une unité de traitement graphique (GPU) VideoCore de Broadcom, et non pas une unité centrale (CPU) d'Arm. C'est la GPU qui commence à initialiser le matériel à partir d'un chargeur de démarrage de première étape dans la mémoire morte (Read-Only Memory, ROM) de démarrage sur la puce. Seules quelques options de configuration peuvent influencer la mémoire morte de démarrage (voir Section 3.6.1.2, « Mémoire OTP »).
Le matériel Raspberry Pi 3 ne comprend aucun microprogramme intégré. À la place, son microprogramme de chargeur de démarrage de deuxième étape bootcode.bin
est chargé à partir du support de démarrage à chaque fois que la machine est allumée. Il charge à son tour le chargeur de démarrage de troisième étape start.elf
.
Le matériel Raspberry Pi 4 comporte une petite mémoire EEPROM (Electrically Erasable Programmable Read-Only Memory, mémoire morte programmable pouvant être effacée par un courant électrique) pour le chargeur de démarrage de deuxième étape. En dehors de cela, sa séquence de démarrage est similaire à celle du Raspberry Pi 3, et charge le chargeur de démarrage de troisième étape start4.elf
à partir du support de démarrage.
Vous pouvez effectuer une mise à jour du chargeur de démarrage de deuxième étape en démarrant à partir d'une carte microSD spécialement préparée.
Veillez à n'insérer que des supports de démarrage de confiance et vérifiez qu'ils ne contiennent aucun fichier recovery.bin
non souhaité.
Si un fichier armstub8.bin
est présent, il sera chargé en tant que chargeur de démarrage de quatrième étape au niveau d'exception 3 (EL3) Aarch64. Dans le cas contraire, le système utilisera un stub intégré minimal.
Le code chargé pour EL3 (souvent appelé BL31) réside en mémoire. Linux peut tenter des hyperappels vers EL3 tout au long de son exécution.
Vérifiez que vos supports de démarrage ne contiennent aucun fichier armstub8.bin
involontairement présent. SUSE Linux Enterprise Server 15 SP5 n'en inclut pas.
Notez que le SoC du Raspberry Pi ne fournit pas de mémoire sécurisée TrustZone. Le système d'exploitation de l'unité centrale et tout logiciel de la GPU peuvent accéder à sa mémoire vive (RAM). Ce système ne convient donc pas aux applications EL0 cryptographiques. SUSE Linux Enterprise Server ne propose pas d'environnement d'exécution de confiance (Trusted Execution Environment, TEE) EL1 pour cette raison.
SUSE Linux Enterprise Server pour le Raspberry Pi est configuré de manière à charger un chargeur de démarrage de cinquième étape nommé Das U-Boot
.
3.6.1.1 Fichier config.txt #
Un système Raspberry Pi ne comporte pas de mémoire non volatile pour stocker les informations de configuration. Par conséquent, il n'existe pas de paramètres conventionnels à ajuster pour l'ordre des périphériques de démarrage, la date et l'heure, etc.
À la place, le chargeur de démarrage lit un fichier de configuration config.txt
à partir du support de démarrage. Le fichier config.txt
fourni par SUSE ne doit pas être modifié. Il permet à l'utilisateur de fournir éventuellement un fichier extraconfig.txt
, qui peut remplacer n'importe quel paramètre du fichier config.txt
, si nécessaire. Cela permet à SUSE Linux Enterprise Server de mettre à jour le fichier config.txt
lorsque cela est nécessaire, sans écraser les paramètres de l'utilisateur.
3.6.1.2 Mémoire OTP #
Le SoC comporte également une très petite quantité de mémoire programmable une seule fois (One-Time Programmable, OTP). Celle-ci permet de configurer certains paramètres, par exemple si la mémoire morte de démarrage doit tenter de se lancer à partir de périphériques USB ou via Ethernet.
Cette mémoire OTP est décrite sur le site Web de Raspberry Pi Foundation : https://www.raspberrypi.org/documentation/hardware/raspberrypi/otpbits.md
Les paramètres de configuration inscrits dans la mémoire OTP ne peuvent pas être modifiés.
Le cas d'utilisation le plus courant de la mémoire OTP consiste à activer le démarrage USB sur le Raspberry Pi 3 Model B ou Compute Module 3.
3.6.1.3 Activation du mode de démarrage USB pour le Raspberry Pi 3 Model B #
Pour activer le démarrage de manière permanente à partir des périphériques de stockage de masse USB connectés sur le Raspberry Pi 3 Model B et à partir de son Ethernet USB intégré, préparez une carte microSD comme décrit à la Section 3.6.3, « Déploiement d'une image d'applicatif ». Avant de démonter ou d'éjecter la carte et de démarrer à partir de celle-ci, ajoutez à sa partition FAT un fichier texte extraconfig.txt
(Section 3.6.1.1, « Fichier config.txt ») avec le paramètre suivant :
program_usb_boot_mode=1
Vous pouvez ensuite continuer à démarrer à partir de la carte microSD modifiée comme d'habitude. Une fois que vous obtenez une sortie des chargeurs de démarrage U-Boot ou GRUB, ou du kernel Linux, vous pouvez couper l'alimentation électrique et retirer la carte microSD. Votre périphérique doit maintenant être en mesure de démarrer à partir d'un support USB (Section 3.6.4, « Installation à partir d'un support USB »).
Notez qu'une fois que le mode de démarrage USB a été activé pour le Raspberry Pi 3 Model B, le mode de démarrage USB ne peut plus être désactivé (Section 3.6.1.2, « Mémoire OTP »).
Pour plus d'informations, reportez-vous au site Web de Raspberry Pi Foundation : https://www.raspberrypi.org/documentation/hardware/raspberrypi/bootmodes/msd.md
Pour le Raspberry Pi Compute Module 3, la configuration requise est identique, mais le déploiement de l'image modifiée est un peu plus compliqué.
3.6.2 Absence d'horloge en temps réel #
Le Raspberry Pi n'a pas d'horloge en temps réel (Real-Time Clock, RTC) avec batterie de secours.
L'absence d'horloge en temps réel signifie que les périphériques Raspberry Pi doivent être configurés pour récupérer l'heure à partir d'un serveur réseau par le biais du protocole NTP (Network Time Protocol).
Toutefois, les cartes de base des Raspberry Pi Compute Module peuvent comporter une horloge en temps réel.
Il est également possible de se connecter à une horloge en temps réel via le connecteur GPIO, à l'aide d'une carte d'extension HAT (Hardware Attached on Top) ou autre.
Dans les deux cas, vérifiez si le jeu de puces RTC correspondant est pris en charge par SUSE Linux Enterprise Server. L'horloge en temps réel connectée devra être décrite auprès du système d'exploitation par l'intermédiaire d'une surcouche d'arborescence matérielle (Device Tree Overlay, voir Section 3.6.1.1, « Fichier config.txt »). Par exemple, la carte de base MyPi pourrait utiliser :
dtparam=i2c1=on dtoverlay=i2c-rtc,ds1307
3.6.3 Déploiement d'une image d'applicatif #
La méthode la plus courante pour déployer un système d'exploitation sur du matériel Raspberry Pi consiste à copier une image de système préinstallé sur un support de démarrage, généralement une carte microSD. Il s'agit de la méthode la plus simple.
SUSE propose une image de démarrage préconfigurée de SUSE Linux Enterprise Server pour le matériel Raspberry Pi. Elle est fournie avec le système de fichiers Btrfs, avec l'option de compression activée afin d'améliorer les performances et de réduire l'usage des supports microSD.
Il est recommandé d'utiliser une carte microSD présentant une taille d'au moins 8 Go. Des cartes plus rapides amélioreront les performances du système. Au premier démarrage, le système d'exploitation développe automatiquement le système de fichiers pour remplir la carte. Cela signifie que le premier démarrage sera considérablement plus lent que les démarrages ultérieurs.
Le processus d'écriture de l'image de carte sur un support microSD est décrit dans le document Raspberry Pi Quick Start.
3.6.4 Installation à partir d'un support USB #
Certains modèles de Raspberry Pi permettent un démarrage à partir de périphériques de stockage de masse USB. Cela permet de déployer SUSE Linux Enterprise Server sur un Raspberry Pi de la même manière que sur des plates-formes de serveur.
Vous pouvez effectuer l'installation à partir d'un support USB amovible, tel qu'une carte mémoire memory stick, vers une carte microSD insérée dans le connecteur interne de la machine. Vous pouvez également effectuer cette opération à partir d'un support USB amovible vers un autre support USB, tel qu'une disque dur connecté via un port USB.
Notez que le contrôleur Ethernet sur le Raspberry Pi 3 est connecté au bus USB 2.0 intégré au périphérique.
Par conséquent, un système d'exploitation qui s'exécute à partir d'un disque branché par l'intermédiaire d'un port USB doit partager le volume total de la bande passante de 480 Mbit/s du contrôleur USB 2.0. Cela limite les performances et peut affecter significativement le fonctionnement du réseau.
Cette limite ne s'applique pas au Raspberry Pi 4.
Les modèles plus récents de Raspberry Pi 3 avec BCM2837 B0 Silicon (puce argentée plutôt que noire), notamment Raspberry Pi 3 Model B+ et Compute Module 3+, permettent par défaut le démarrage à partir de périphériques de stockage connectés à partir d'un support USB.
Sur des modèles plus anciens, tels que Raspberry Pi 3 Model B ou Compute Module 3, le démarrage en mode USB peut être activé en effectuant un démarrage à partir d'une carte microSD spécialement préparée. Reportez-vous à la Section 3.6.1.2, « Mémoire OTP » pour plus d'informations.
3.6.5 Installation à partir du réseau #
Étant donné que le matériel est dépourvu de tout microprogramme intégré (Section 3.6.1, « Processus de démarrage »), démarrer le Raspberry Pi à partir du réseau à l'aide d'un environnement PXE est plus complexe que pour des ordinateurs plus conventionnels.
Le processus de configuration d'un serveur de démarrage PXE pour x86 et Arm est décrit dans le document sur les meilleures pratiques SUSE How to Set Up a Multi-PXE Installation Server.
Raspberry Pi Foundation publie des informations sur la procédure de démarrage d'un Raspberry Pi à l'aide de PXE à partir d'un autre Raspberry Pi : https://www.raspberrypi.org/documentation/hardware/raspberrypi/bootmodes/net_tutorial.md
3.6.6 Pour en savoir plus #
Pour plus d'informations, consultez les ressources suivantes :
- SUSE Linux Enterprise Server 15 SP4 Release Notes (Notes de versions de SUSE Linux Enterprise Server 15 SP4)
Pour plus d'informations sur la compatibilité du matériel, ainsi que sur les options et les fonctionnalités prises en charge lors de l'exécution sur le matériel Raspberry Pi, consultez la section Boot and Driver Enablement for Raspberry Pi du manuel SUSE Linux Enterprise Server Release Notes (Notes de version de SUSE Linux Enterprise Server) :
https://www.suse.com/releasenotes/aarch64/SUSE-SLES/15-SP4/#aarch64-rpi
- Raspberry Pi Quick Start
https://documentation.suse.com/sles/15-SP4/html/SLES-raspberry-pi/article-raspberry-pi.html
- Liste de compatibilité du matériel openSUSE : Raspberry Pi 3
Le projet openSUSE comporte également des informations sur l'installation et la configuration du matériel Raspberry Pi. Une bonne partie de ces informations s'appliquent également à SUSE Linux Enterprise.
Reportez-vous à la section https://en.opensuse.org/HCL:Raspberry_Pi3.
- Das U-Boot
Vous trouverez plus d'informations sur le chargeur de démarrage
Das U-Boot
sur la page GitHub du projet à l'adresse https://github.com/u-boot/u-boot.